https://archive.org/details/Pcast128
pcast128- Playlist
===================================================================== English Commentary – le commentaire français suit
To conclude
our four-pack of “Back to Bach” montages, we turn to a significant portion of
the Bach catalog – his vocal works.
Although
this may sound quite simplistic, we can divide the bulk of Bach’s vocal works
into two great categories: sacred and secular works. Though Bach didn’t compose
operas, he did compensate by writing cantatas that can be staged, as well as
writing a number of monumental sacred works – the four passions come
immediately to mind here.
Two of the
works programmed today are secular cantatas (his BWV 211 and 212), and bring
you a recording featuring Jeanne Lamon and Toronto’s Tafelmusik “cover to
cover”. Tafelmusik, Canada’s
award-winning period instrument orchestra, was founded in 1979 and has long
been renowned in North America and internationally for its distinct,
exhilarating and soulful performances. Under the outstanding leadership
of Music Director Jeanne Lamon, it has excelled equally in music ranging from
the baroque and classical eras and beyond, including adventurous cross-cultural
reinventions of baroque classics. In the words of Gramophone, Tafelmusik
is “one of the world’s top baroque orchestras.”
Although
classified as a cantata, Schweigt stille, plaudert nicht (in English -
Be still, stop chattering) is essentially a miniature comic opera. It amusingly
tells of an addiction to coffee. It should be noted that Bach regularly
directed a musical ensemble based at Zimmermann's coffee house called a
Collegium Musicum – an institution founded by Georg Philipp Telemann in 1702.
The cantata
text/libretto (written by Christian Friedrich Henrici, known as Picander),
suggests that some people in eighteenth-century Germany viewed coffee drinking
as a bad habit. The cantata's libretto features lines like "If I can't
drink my bowl of coffee three times daily, then in my torment, I will shrivel
up like a piece of roast goat"—a sentiment that would likely have been
appreciated by the patrons of Zimmermann's Coffee House.
Mer hahn
en neue Oberkeet
(In English - We have a new governor) was originally entitled the
"Cantate burlesque" (burlesque cantata) by Bach himself, but is now
popularly known as the Peasant Cantata. This cantata's text (also by
Picander) was written for performance on 30 August 1742 on the 36th birthday of
Carl Heinrich von Dieskau, Saxon-Crown-Princely Kammerherr to the Rittergut
Kleinzschocher. Part of the birthday celebrations included a huge fireworks
display and, as was customary, Dieskau took homage from the peasants on the
same occasion. It is thought that Picander asked Bach to set his poetry to
music. In the cantata, an unnamed farmer laughs with the farmer's wife Mieke
about the tax collector's machinations while praising the economy of Dieskau's
wife, ending by especially cheering on Dieskau. In places it uses the dialect
of Upper Saxony.
Separating
the two cantatas is a single sacred work by Bach, performed in a chamber (yet
not necessarily HIP) setting by the Academy of St-Martin-in-the-Fields under
Sir Neville Marriner, augmented by a full choir and soloists.
The
Magnificat (In English - My soul proclaims the greatness of the Lord), also
known as the Song of Mary or the Canticle of Mary is one of the
eight most ancient Christian hymns and perhaps the earliest Marian hymn. Its
name comes from the first word of the Latin version of the canticle's text.
The text of
the canticle is taken directly from the Gospel of Luke (Luke 1:46-55) where it
is spoken by the Virgin Mary upon the occasion of her Visitation to her cousin
Elizabeth. In the narrative, after Mary greets Elizabeth, who is pregnant with
the future John the Baptist, the child moves within Elizabeth's womb. When
Elizabeth praises Mary for her faith, Mary sings what is now known as the
Magnificat in response.
Bach sets
the latin text to music for the Christmas vespers of 1723 (originally in E-flat
major [BWV 243a]), and in this “second” version, in D Major (For the Feast of
the Visitation 1733). He also set the German words in his cantata for
Visitation of 1724, Meine Seel erhebt den Herren, BWV 10.
I think you will love this music too.
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Commentaire français
Le dernier volet de notre thématique « Back to Bach »
considère trois œuvres vocales de Jean-Sébastien Bach. Je vous propose aujourd’hui
deux cantates profanes et un cantique sacré. Les cantates sont
tirées d’un CD de l’ensemble canadien d’ instruments d’époque Tafelmusik.
Tafelmusik, fondé en 1979 s’associe avec sa directrice
musicale et violon-solo Jeanne Lamon en 1981. Depuis son arrivée, Tafelmusik
s’est acquis une notoriété internationale pour ses concerts et ses
enregistrements. Tafelmusik a fait paraître quelque 70 CD et s’est mérité de
nombreuses récompenses internationales pour ses enregistrements, dont neuf prix
Juno.
La Cantate du café
et la Cantate des paysans nous
laissent entrevoir un aspect trop souvent oublié du caractère de J.S. Bach: ce
grand génie de la musique baroque avait un sens de l'humour bien aiguisé… et un
penchant pour le café et la bière!
La Cantate du café fut composée vers 1734 sur un texte du
poète leipzigois Christian Friedrich Henrici (Picander). Le goût du café avait
récemment pris l'Allemagne d'assaut et les cafés de Leipzig étaient alors
particulièrement à la mode. Le Café Zimmermann de cette ville accueillait le
Collegium Musicum, une association de musiciens et d'étudiants universitaires
fondée par Telemann en 1702. J.S. Bach en assuma la direction en 1729, six ans
après son arrivée à Leipzig. Des concerts étaient présentés hebdomadairement au
Café: en hiver les vendredis de 20 heures à 22 heures, et en été, dans les
jardins, les mercredis de 16 heures à 18 heures.
Cette cantate enjouée a été composée pour le Collegium. Son
texte se moque à la fois des jeunes entichés du café et de la "vieille
garde" rigide qui ne voit que du mal au nouveau breuvage. L'histoire en
est toute simple: Lieschen (Lisette), une jeune fille de la ville, est tombée
follement amoureuse du café; elle est prête à tout sacrifier pour ses
"trois tasses quotidiennes". Son père, Schlendrian — un nom qui
pourrait se traduire par "Vieux Barbon" —, est tout aussi déterminé à
préserver sa fille de cette odieuse boisson. La capricieuse Lieschen est
accompagnée par une flûte langoureuse tandis que le père têtu est accompagné
par une basse obstinée. Lieschen ne change d'avis que lorsque son père la
menace de lui interdire son mariage.
La Cantate des paysans fut composée sur une commande de Carl
Heinrich von Dieskau, surintendant des impôts du district de Leipzig. En août
1742, une cérémonie fut organisée sur son domaine à Klein-Zschocher, près de
Leipzig. Il venait de toucher un gros héritage et ses métayers furent invités à
se joindre aux réjouissances et à offrir leurs traditionnels témoignages de
respect. Dieskau demanda à Bach de composer une cantate pour la circonstance.
Picander contribua de nouveau le texte, écrit cette fois dans un dialecte
haut-saxon plutôt truculent.
J.S. Bach répondit à ce texte de manière idoine en composant
une musique qui reflète à la fois le dialecte et le sujet. Il qualifia cette
œuvre de "cantate burlesque" et incorpora des mélodies folkloriques
allemandes et polonaises dans l'agreste sinfonia d'ouverture ainsi que dans
quelques airs. Les dialogues entre le soprano et la basse offrent aussi à Bach
l'occasion de se rire des dernières tendances en musique: d'une part la
simplicité et le caractère direct, et d'autre part les maniérismes élaborés.
Le Magnificat désigne
le cantique chanté par la Vierge Marie après l'Annonciation, lors de la visite
qu'elle rend à sa cousine Élisabeth âgée et enceinte (épisode couramment appelé
la Visitation). Également appelé Cantique de Marie, ce chant est tiré de
l'Évangile selon Luc I,46 - 56). Inspiré du cantique d'Anne, la mère du
prophète Samuel, il souligne le lien profond entre l'Espérance et la Foi chez
le croyant (tant juif que chrétien).
Le Magnificat en ré majeur BWV 243 a été écrit pour la fête
de la Visitation de la Vierge Marie le 2 juillet 1733 pour chœur à cinq voix et
orchestre. Il s'agit de l'une des rares pièces musicales du compositeur
reposant sur un texte en latin, l'autre exemple le plus célèbre étant sa Messe
en si mineur.
Le Magnificat en ré est la réécriture d'un premier
Magnificat, écrit en mi bémol majeur (et numéroté BWV 243a), sans doute pour le
2 juillet 1723, sans interpolations, mais composé vraisemblablement pour le
service de Noël de 1724, et comprenant quatre chœurs interpolés (laudes), en
allemand et en latin.
Utilisée dans la cantate BWV 10 Meine Seel erhebt den Herren
(Deutsches Magnificat), écrite pour
la Fête de la Visitation du 2 juillet 1724, la mélodie est utilisée comme cantus firmus par le hautbois solo, dans
le n°10 Suscepit Israel.
Le Magnificat BWV 243, transposé en ré majeur pour un
meilleur éclat des trompettes, ne comprend que le texte original du Cantique de
Marie, auquel s'ajoute, conformément à la tradition, la doxologie « Gloria…
sicut erat in principio », suivi d'une reprise partielle du Magnificat initial.
Bonne écoute!
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