https://archive.org/details/Pcast119
===================================================================== English Commentary – le commentaire français suit
Our last
installment of the Rachmaninov festival considers two of the major works
Rachmaninov composed after leaving Russia: his fourth piano concerto and
his third symphony.
“When I
left Russia, I left behind me the desire to compose. Losing my country, I lost
myself also. To the exile whose musical roots, traditions and background have
been annihilated, there remains no desire for selfexpression.”
This quote
from Rachmaninov expresses quite well what I started to discuss in the last
post of this series – since leaving Russia in 1917, Rachmaninov had not
composed a thing for eight years. According to the liner notes from a recent recording,
Rachmaninov wrote the initial sketches of what would be his fourth
concerto just prior to his exile and only returned to it in 1926 during a
period of particular homesickness. The creative process was also difficult,
as he made revisions even before its publication and struggled mightily with the
length of the work – which had yet to be performed publicly.
The
concerto was premiered on March 18,1927 by the Philadelphia Orchestra under
Leopold Stokowski, with Rachmaninov himself performing the formidable solo
part. The reviews were generally unfavourable.
After fewer
than 10 performances, Rachmaninov resigned himself to major reworks, making two
series of revisions to the concerto (one published in Paris in 1928, the other
much more “Hollywood” in style) The resulting revised work – which is the
version typically performed – is rather distorted from the original direction,
stripped of six pages in the first movement, two pages in the second movement,
and no fewer than 20 pages in the final movement.
The
recording on today’s montage is of the original 1926 version, reconstituted
from the manuscript version. For comparison, here is a performance of the
“revised” concerto (with Rachmaninov as soloist, joined by the Philadelphia
Orchestra under Eugene Ormandy):
Rachmaninov
composed his Third Symphony at his summer house on Lake Lucerne during the
summers of 1935 and 1936, after the triumph of his Rhapsody on a Theme of
Paganini had restored him to favor as a composer. The Symphony is considered a
transitional work in Rachmaninov's output insofar as melodic outline and rhythm; it is his most expressively Russian symphony, particularly in the dance rhythms
of the finale. What was groundbreaking in this symphony was its greater economy
– note how more compact and brief it is when compared to the other two. This
sparer style, first apparent in the Rhapsody, enhances the emotional power of
the work.
After the
symphony's 1937 premiere at the hands of Leopold Stokowski and the Philadelphia
Orchestra, results were again mixed – though Rachmaninov believed in the value
of the work enough not to engage into extensive revisions. Following the
reevaluation of Rachmaninov's work in the 1970s, the symphony has been viewed
in a more favorable light and has been frequently played and recorded.
The short
orchestral work that opens the montage, a pre-opus Scherzo, is a piece I
recently discovered, and acts as a great curtain riser.
I think you will love this music too
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Commentaire français
Nous arrivons à la fin de notre programmation estivale, et
nos deux prochains montages complètent les deux séries que nous avons alternées
cet été – le passeport musical la semaine prochaine et le dernier volet
de notre festival Rachmaninov cette semaine.
Lors du dernier épisode de cette série, nous avons fait
allusion à l’exil de Rachmaninov, provoqué par la Révolution
Bolchévique. Faisant carrière en Amérique et en Europe, Rachmaninov fait la
navette entre New-York et sa retraite estivale du Lac Lucerne en Suisse. C’est
là qu’il composera deux des œuvres qui marqueront le dernier quart de siècle de
sa carrière – la Rhapsodie sur un thème de Paganini et sa troisième
symphonie. Rachmaninov, qui devait trouver un équilibre entre sa carrière
d’interprète et sa carrière de compositeur, composera peu durant sa période
d’exil. Une citation particulière explique également l’ampleur du mal du pays
qui l’envahit.
Plus d’un quart de siècle séparent l’exubérante deuxième
symphonie et cette dernière – quoiqu’il compose entre les deux une œuvre qui
pourrait fort bien être une symphonie chorale (Les Cloches, op. 35).
La troisième est une pièce qui a peu en commun avec la
précédente – en fait, ce qui est notoire ici est la frugalité de son contenu
thématique. Rachmaninov ne nous émeut pas par la quantité de notes, mais plutôt
par la qualité et la richesse de ce qu’il propose. La symphonie maintient la
forme d’une symphonie Russe à la Rimski ou Borodine, mais faut
usage de cette économie d’expression qui fut la clé du succès de sa Rhapsodie
Paganini.
La réception de la symphonie du vivant de Rachmaninov fut,
disons, mitigée. Je suppose que l’écart de style entre la symphonie et sa
grande sœur est largement responsable pour cet accueil. Avec les années, la
troisième fut en quelque sorte réhabilitée (avec l’ensemble de l’œuvre parois
inégale du compositeur).
Si on pense à l’accueil frigide de la première symphonie
(élaboré dans le deuxième volet de cette série), on vient à accepter que
Rachmaninov a eu à faire face à sa large part de critiques. Même son magistral
troisième concerto fut l’objet de maintes révisions afin de contrôler sa
longueur et sa difficulté.
L’histoire du quatrième concerto suit ainsi
donc un scénario trop familier.
Nous sommes en 1926, et Rachmaninov n’a rien publié depuis
plus de 8 ans. Avant de quitter la Russie, il conçoit un quatrième concerto, et
Rachmaninov se sent enfin prêt à revisiter les esquisses de ce concerto
inachevé. Il fignole. Il révise. La longueur et la difficulté du concerto
donnent la frousse au compositeur, et finalement il l’offre en concert en 1927,
agissant comme soliste avec Stokowski et le Philadelphia Orchestra.
Rachmaninov n’exécutera le concerto qu’une dizaine de fois,
se rangeant avec la critique, et décide de retravailler la partition. Entre la
version originale de 1926 et la version «finale», il y aura pas moins d’une
trentaine de pages de musique retranchées et un bon nombre d’attaques seront
modifiées. Dans sa version remodelée (voir le vidéo intégré au commentaire
anglais ci-haut), le concerto se taillera une place dans le répertoire des
grands solistes.
La version retenue dans le montage d’aujourd’hui est une reconstruction
de la version originale (basée, en grande partie, sur les manuscrits
laissés par le compositeur). Curiosité musicale ou révélation – à vous d’en
juger!
Afin de compléter le programme, j’ai monté un surprenant
petit scherzo de jeunesse (donc avant les numéros d’opus).
Bonne écoute!
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