Novembre
est le « mois des morts » et aussi l’occasion de souligner le 50e
anniversaire du décès de Francis Poulenc.
En plus d’uin montage en fin de mois, j’ai programmé son opéra Dialogues des
Carmélites comme opéra du mois de novembre.
Inspiré d’une
nouvelle de Gertrud Von Le Fort (Die
letzte am Schafott, trad. Lit. La
Dernière à l'échafaud), l'opéra fut créé le 26 janvier 1957 à la Scala de Milan
dans une version italienne de Flavio Testi. La première de la version française
eut lieu à l'Opéra de Paris, le 21 juin de la même année.
L’opéra
explore le drame entourant les carmélites de Compiègne, seize religieuses
carmélites (cloîtrées) condamnées à mort en juillet 1794 par le Tribunal
révolutionnaire pour motif de « fanatisme et de sédition ». Arrêtées et
condamnées au plus fort de la Terreur, elles avaient, deux ans auparavant, fait
le vœu de donner leur vie pour « apaiser la colère de Dieu et que cette divine
paix que son cher Fils était venu apporter au monde fût rendue à l'Église et à
l'État ». Leur mort paisible sur l'échafaud impressionnera les foules.
La
protagoniste centrale (fictive) est Blanche de la Force. Blanche entre au
carmel de Compiègne, comme pour se protéger dans le cocon du couvent. Mais sa
peur continue de la hanter, et sa hantise de la mort est amplifiée par l’agonie
terrible et misérable de la Prieure : pour ce modèle de foi pourtant, Dieu
semble s’être retiré devant la peur de la mort et la souffrance.
Été 1794 :
la Grande Terreur. Les carmélites ont été arrêtées, emprisonnées, jugées.
Auparavant, le roi, la reine, Danton, Camille Desmoulins et des milliers
d’autres ont été guillotinés, le marquis de la Force aussi, père de Blanche.
C’est dans son hôtel particulier déserté que Blanche, ayant réussi à prendre la
fuite, s’est réfugiée. Mais le 17 juillet, elle rejoint ses soeurs, chantant le
Salve regina en montant à la
guillotine. La dernière voix qu’on entendra sera la sienne...
On
considère généralement Dialogues des carmélites comme un drame de la foi
persécutée au temps de la Révolution française. Pour certains, le propos va
plus loin et introduit un sentiment d’abandon, sinon de révolte pour ces sœurs
délaissées face à la mort.
Compositeur
et librettiste nous entraînent au cœur d’un drame de l’isolement où les
certitudes se lézardent, où la mort de la Première Prieure n’est pas
religieusement correcte. La violence déréglée du monde extérieur a déchiré le
compromis qui justifiait leur isolement social. A quoi bon se retirer du monde
quand il n’y a plus de monde à sauver ?
LA PERFORMANCE
La
performance de l’opéra que j’ai retenue met en vedette la distribution
originale de la création Parisienne,
sous le chef Pierre Dervaux. Il existe sans doute des perfoirmances plus
modernes, mais celle-ci fut longtemps la référence pour cet opéra.
La
performance offre aussi l’introduction du commentateur Sean Bianco.
Francis POULENC (1899–1963).
Dialogues des Carmélites, FP 159Opéra en trois actes et douze tableaux., livret français tiré de la pièce de Georges Bernanos (avec l'autoristation de Emmet Lavery), d'après une nouvelle de Gertrud Von Le Fort et un scénario du RP Bruckberger et Philippe Agostini
DISTRIBUTION
PRINCIPALE
Denise
Duval (Blanche de la Force)
Régine
Crespin (Mme Lidoine, la nouvelle prieure)
Liliane
Berton (Soeur Constance)Rita Gorr (Mère Marie)
Choeur et
Orchestre du Théâtre National de l'Opéra de Paris
Pierre
Dervaux, direction
Livret:
http://livretpartition.com/livretopera/poulenc/1.pdf
Argument : https://sites.google.com/site/classiquenprovence/magazine/musicologie/poulenc-1899-1963-dialogue-des-carmelites-1953-6
Argument : https://sites.google.com/site/classiquenprovence/magazine/musicologie/poulenc-1899-1963-dialogue-des-carmelites-1953-6
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