NDLR: La chronique du disque est un billet présenté mensuellement, relatant mes achats et acquisitions du mois qui s’achève. Ceci n’est pas une «critique du disque», mais plutôt un billet d’informations : qu’est-ce que j’ai trouvé, où l’ai-je trouvé, et qu’est-ce que j’en pense. Des informations qui peuvent piquer votre curiosité et (peut-être) vous amener à considérer les pièces ou même les prestations que je propose, afin de les ajouter à votre collection.
Parce qu’il se doit, je vais assigner une «note» (une lettre entre A et D) pour ces achats – en fait, deux notes, comme on le fait au patinage artistique. Une note sera attribuée à la qualité sonore (QS), et une autre pour l’impression globale (IG). Voici un barème :
- Pour la qualité sonore: mon point de référence est mon iPod avec écouteurs de type bouton. J’écoute mon iPod au travail et dans l’autobus, donc avec un certain niveau de bruit de fond. Une «bonne» note est assignée si la prise de son est bonne, la musique est claire et exempte de bruits de surface, et généralement permet une audition claire de la prestation sans dérangement.
- Pour l’impression globale: il s’agît-là d’une note subjective, entièrement basée sur la performance dans le contexte d’auditions comparables. Une «bonne» note requiert une prestation convaincante, pleine de virtuosité, représentative de l’ère et des traditions qui accompagnent la pièce.
Mes suggestions pour avril
Freni / Vickers - Verdi: Otello
La plupart de mesa chats et acquisitions se font “en ligne” depuis quelques ann.es, et ceci est en somme le résultat de ma déception avec mes disquaires locaux. Le disquaire le plus près de chez moi est au centre commercial local (HMV), et sa section de musique classique est plutôt pitoyable. A ma dernière visite, peut-être la portion d’un rayon près de la musique « nouvel âge ». Lors d’un récent voyage d’affaires, j’ai visité un HMV qui n’avait même plus de section « classique », mais avait en liquidation une quinzaine de coffrets de la série opératique EMI, et les titres étaient en vente pour la somme incroyable de 2 pour $10. Un des deux titres retenus est cette brillante réédition d’Otello de Verdi avec le ténor Canadien Jon Vickers appuyé par Karajan. Une version somptueuse, qui ne perd rien suite à la conversion numérique. Plutôt qu’offrir un livret imprimé, on propose le livret sur CD-ROM. Belle performance et beau prix. A pour la QS, A pour l’IG.
Chuck Mangione se trouve quelque part dans ma collection entre le péché mignon et un brin de nostalgie. J’ai présenté Mangione et ses amis en spectacle lors d’un récent montage, et cet enregistrement (dans ma collection vinyle depuis plus de 30 ans) au fameux Hollywood Bowl a lieu au sommet de la gloire du jazzman. C’est une autre belle prestation, débordante d’énergie, qui met en vedette son « quatuor » (Grant Geissman, Charles Meeks, James Bradley Jr. et Chris Vadala), accompagnés d’un orchestre de pigistes Les titres proposés ce soir-là font la promotion d’un album fétiche du musicien (Feels so Good) mais est assorti d’autres succès familiers pour les inconditionnels, mais sans doute des découvertes pour beaucoup des spectateurs. Pour la magie du moment. A pour la QS, A- pour l’IG.
A partir du site eMusic, j’ai acquis ce mois-ci une paire de CD NAXOS de symphonies du compositeur Russe Mily Balakirev, sans doute le leader du “groupe des cinq”, ces compositeurs Russes, contemporains de Tchaïkovski, qui œuvraient depuis St-Pétersboiurg (Rimski, Moussorgski, Borodine et César Cui). Après l’audition de ces symphonies, je tire la conclusion que M. Balakirev devait être une personnalité attachante et un visionnaire, mais pas fort comme symphoniste… J’ai eu plus de plaisir à déguster les pièces qui complètent ces CD. Je vous laisse le soin de faire votre propre opinion… A- pour la QS, B+ pour l’IG.
CUI: Suites Nos 2 and 4 / Le Flibustier
[eMusic]
Si vous me permettez de revenir au groupe des Cinq mentionnés ci-haut, le nom de César Cui est sans doute le moins connu (en fait, j’ai plus d’une fois remplacé Cui par Glazounov sur la liste de ces compositeurs…). Ce disque renferme une paire de suites pour orchestre, pittoresques et séduisantes, de la part de ce compositeur effacé. Ces suites me rappellent celles de Tchaïkovski et de Rimski-Korsakov, et contrastent directement avec les œuvres plus prétentieuses de Balakirev et les ouvrages ténébreux de Moussorgski. Ma découverte du mois! A- pour la QS, A- pour l’IG.
Khachaturian Concerto For Violin & Orchestra
[eMusic]
Peter et Rudolf Serkin, Igor et David Oistrakh: tandems de solistes père et fils dont les rejetons n’ont pas eu une carrière tout à fait comparable à celle de leurs pères. Est-ce même possible de suivre les traces d’un parent aussi fameux? Quelle serait notre opinion d’eux si… Le disque proposé considère Oistrakh le fils dans un concerto qui est tantôt « en vogue », tantôt pas – celui de l’Arménien Aram Khatchaturioan. Dans l’ensemble, cette prestation est plus que valable, je dirais même brillante par moments. Le téléchargement eMsic est en faute ici : je suis persuadé que cette version « occidentale » du concerto a été rééditée en numérique avec de meilleurs résultats! En dépit de cette pauvre qualité, le travail de Goosens et du Philharmonia est plus que louable. B+ pour la QS, A- pour l’IG.
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