NDLR: La
chronique du disque est un billet présenté mensuellement,
relatant mes achats et acquisitions du mois qui s’achève. Ceci n’est pas
une «critique du disque», mais plutôt un billet d’informations : qu’est-ce
que j’ai trouvé, où l’ai-je trouvé, et qu’est-ce que j’en pense. Des informations
qui peuvent piquer votre curiosité et (peut-être) vous amener à considérer les
pièces ou même les prestations que je propose, afin de les ajouter à votre
collection.
Parce qu’il se
doit, je vais assigner une «note» (une lettre entre A et D) pour ces achats –
en fait, deux notes, comme on le fait au patinage artistique. Une note sera
attribuée à la qualité sonore (QS), et une
autre pour l’impression globale (IG). Voici un barème :
- Pour la qualité
sonore: mon
point de référence est mon iPod avec écouteurs de type bouton. J’écoute
mon iPod au travail et dans l’autobus, donc avec un certain niveau de
bruit de fond. Une «bonne» note est assignée si la prise de son est bonne,
la musique est claire et exempte de bruits de surface, et généralement
permet une audition claire de la prestation sans dérangement.
- Pour l’impression
globale: il
s’agît-là d’une note subjective, entièrement basée sur la performance dans
le contexte d’auditions comparables. Une «bonne» note requiert une
prestation convaincante, pleine de virtuosité, représentative de l’ère et
des traditions qui accompagnent la pièce.
Mes suggestions
pour janvier
Brahms: Lieder
[eMusic]
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Dans une critique de spectacles parue dans La Presse en décembre, Caroline Rodgers commente un recent recital de la soprano Marie-Nicole Lemieux avec le titre “l'excellence sans la magie” et je crois que cette Remarque résume à merveille mon impression du CD acquis ce mois-ci de trois cycles de lieder de Joannes Brahms, en complicité avec le pianist Michael McMahon et de l’altiste Nicolo Eugelmi (pour les Zwei lieder). Sa diction, son émotion, tout y est, mais l’auditeur reste un peu déçu, car en dépit de tous ces excellents éléments, il manque l’élément magique qui fait la différence entre les bonnes et les grandes cantatrices. Reste tout de même un bel album. A pour la QS, B- pour l’IG.
POULENC: Gloria / Stabat Mater
[eMusic]
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L'heure est veniue de passer aux aveux: je dois render pleine justice à Yan Pascal Tortelier, que j’ai longtemps considéré comme un chef marginal, qui profite de la célébrité familiale. Je dois cette impression à un récital télévisé d’il y a plus de 20 ans, où le jeune chef dirigea l’Orchestre des Concerts Lamoureux dans le pizzicato obligato de la quatrième de Tchaikovski et accompagna papa Paul dans le fameux Don Quichotte de Richard Strauss. Dans nos pages l’an dernier, j’ai fait l’éloge de sa paire de disques de musique pour orgue et orchestre, et ce disque de musique sacrée de Poulenc rejoint amplement ces autres enregistrements. Tortelier se révèle un chef à l’aise dans le répertoire français, et le jeu de son orchestre de la BBC (et l’appui de la soprano Janice Watson et des chœurs) sont à la hauteur de ces partitions modernes toujours respectueuses du texte latin. Superbe! A pour la QS, A pour l’IG.
Chopin: Les Sylphides / Schumann:Carnaval
[eMusic]
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Passons dela chorale au ballet, avec ce disque d’une paire de ballets inspirés et adaptés à partir de musique pour piano. Le chef britannique Robert Irving était à la barre de l’orchestre du New-York City Ballet de 1958 à 1989, où il collabore avec le grand Balanchine, et a sans doute été dans la fosse pour plusieurs performances de ces deux ballets basés sur l’œuvre de Schumann (son Carnaval, originalement conçu par Fokine et les Ballets Russes) et Chopin (depuis la plume de Glazounov), Il est toujours iuntéressant de comparer l’approche musicale d’un chef qui dirige pour des danseurs plutôt que pour un auditoire – et c’est exactement ce que nous offre ici M. Irving. Pas de manigances orchestrales, une discipline et une main d’expéeience qui rend une musique qui danse. A écouter. B+ pour la QS, A- pour l’IG.
Choir of St John's College, Cambridge - Maurice Duruflé Complete Choral
Works
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Tout comme l’odeur de la cire de chandelles, la combinaison orgue et choeurs peut raviver en nous des souvenirs des églises de notre jeunesse. C’est dans cette veine que j’ai beaucoup apprécié ce disque de musique chorale de Maurice Duruflé, et particulièrement son Requiem. Les choristes de l’Université de Cambridge exécutent admirablement un texte latin, qui ne peut qu’être étrange dans le conteste de la tradition Anglicane… Tout y est: le jeu d’ensemble, les solos et l’organiste. Un peu déçu du « Notre Père », qui est teinté d’une prononciation un peu trop anglaise… A pour la QS, A- pour l’IG.
Dvorak Complete
Symphonies [Kertesz]
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Dans un billet de la semaine dernière, j’ai propose la cycle de Brahms signé Istvan Kertesz. Ici, un autre cycle (qui présède l’autre par un peu plus de 5 ans) avec l’orchestre de Kertesz à Londres – les symphonies du confrère et ami de Brahms., Dvorak. Dvorak, contrairement à Brahms, offer une oeuvre symphonique plus variée, une palette riche en couleurs et en emotions, et M. Kertesz nous démontre son talent d’artiste, usant de cette palette avec une ardeur et une dextérité qui fait regretter son décès premature. Le cycleest complété par une poignée d’oeuvres de concert, dont le fameux Karnevil, que Kertesz déploit avec une énergie irrésistible. Un “Must” A- pour la QS, A pour l’IG.