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pcast098- Playlist
===================================================================== Commentaire français – English Commentary below
Notre montage du Vendredi Saint pour cette année propose deux œuvres qui sont essentiellement des réflexions sur la crucifixion du Christ, provenant de deux siècles différents (le XVIIIe et le XXe) et donc de deux ères musicales différentes.
L’œuvre que je présente intégralement est Le Chemin de la Croix de Marcel Dupré (réflexion et détails sou peu) et l’autre est une sélection provenant de l’une des nombreuses adaptations des Sept Dernières Paroles du Christ en Croix de Joesph Haydn.
Les Sept Paroles ont droit à leur propre volume dans le catalogue Hoboken (Hob. XX) et identifie quatre adaptations différentes de l’œuvre allant de la version originale pour orchestre (op. 52), une version pour clavier seul (quatre éditions, opp. 19, 30, 45 et 49), une version pour chœur SATB et orchestre (Hob. XX:04) et la version la plus commune pour quatuor à cordes (opp. 31, 48 – trois éditions, et 51 – quatre éditions). J’ai retenu quelques sections de cette dernière adaptation pour le montage d’aujourd’hui.
L’œuvre de Haydn (comme celle de Dupré) est selon moi une méditation, ou une réflexion musicale sur les sept dernières paroles du Christ plutôt qu’un exercice d’imagerie musicale. Les indications des sonates individuelles qui forment l’œuvre (Grave, Largo, Lento, …) sont de bon aloi pour la circonstance, mais le quatuor est un ensemble qui transmet difficilement l’aspect ténébreux des derniers moments du supplicié.
En contraste, le rayonnement sonore de l’orgue peut plus aisément souligner l’aspect ténébreux de la crucifixion. Toutefois, Dupré ne tente pas de faire de la peinture musicale avec les stations du Chemin de Croix. Afin de mieux comprendre, il faut considérer les circonstances de la première exécution de cette œuvre. Dupré se propose de faire une suite d’improvisations inspirées de la collection de poèmes sur le Chemin de Croix par Paul Claudel. La première, au Conservatoire Royal de Bruxelles le 13 février 1931, consista de réciter chaque poème individuellement, suivi de l’improvisation. Il faut donc considérer chaque station du Chemin de Croix de Dupré comme étant le résultat des sentiments et idées évoquées par le texte de Claudel plutôt qu’une interprétation ou une image musicale de la station. Ainsi, on ne parle pas ici d'une suite de vitraux ou de portraits qu’on pourrait trouver dans un sanctuaire.
J’ai choisi d’intercaler l’extrait du Haydn après la 11ie station (Jésus est attaché sur la Croix) et Durpé revient après «In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum» de Haydn.
L’intégrale du Haydn est offerte en version YouTube dans le cadre du commentaire anglais.
Bonne écoute
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English Commentary
This year’s Good Friday podcast presents two works that pertain to the Biblical events surrounding the Crucifixion. The works span nearly 150 years, from the latter part of the 19th century to the 1930’s.
One work is presented in its entirety: The Stations of the Cross by French organist and composer Marcel Dupré. The other consists of the last three sections of The Seven Last Words of Christ on the Cross by Joseph Haydn. Let’s begin by discussing the Haydn.
The Hoboken catalog of Haydn’s works assigns Volume XX to The Seven Last Words. Under that volume, there are 4 different versions of the work (which consists of seven “sonatas” preceded and followed by an introduction and an epilogue) – the original version for orchestra, a chorus and orchestra version, a solo keyboard version and the more popular setting for string quartet (of which there exist at least seven editions). Haydn assigns terse tempo indications for the sonatas (Grave,Lento, Largo…) but the sound of the quartet does not do justice to the austere mood – too much lilt for my taste.
The organ, on the other hand, provides so much latitude in sound that one can fully convey the drama and gravitas of Christ’s march to Calvary. That having been said, one must consider that Dupré’s work is not intended to be a depiction of the events – as, say, the ornate pictures or stained glass of a Christian Sanctuary - but is rather an evocation of feelings brought about by the words of French poet and diplomat Paul Claudel.
Le Chemin de la Croix is Dupré’s most important poème Symphonique, a musical essay in a form inspired directly by Romantic/poetic notion. It grew from an improvisation conceived for performance at the Royal Conservatory in Brussels on February 13, 1931. The original improvisations formed a musical commentary on the series of poems (the Stations of the Cross) written by Claudel in 1911.
The format of the concert was a series of readings of each individual poem (14 in all, one for each station) followed by the Dupré improvisation. As I said earlier, the work is not trying to depict the events of each station, but rather convey the mood and feelings that come from listening to them.
For the montage itself, I made the decision to insert the Haydn right after the 11th station (Jesus is nailed to the Cross), and the performance resumes after Haydn comments on Jesus’ final words (in Latin, “In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum” - Into thine hands, O Lord, I commend my spirit).
A complete performance of the String Quartet version Haydn’s Seven Last Words is provided here:
I think you will love this music too!