http://archive.org/details/Pcast107
===================================================================== English Commentary – le commentaire français suit
Scandalous, momentous, inevitable.
Depending on what you read, any of these three adjectives could apply to the programme conducted by Pierre Monteux at the Théâtre des Champs-Elysées on May 29, 1913.
What happened on that evening is viewed either as the most infamous dance recital of its day, or as the day that the Romantic Era died.
Les ballets Russes
Related link: History of Ballets Russes
Serge Diaghilev was NOT necessarily a controversial man. His ballet troupe had as core mission to keep alive the Russian ballet tradition, the one that we associate freely today with the Kirov and Bolchoi ballets. A dance tradition that goes back to the lavish grand ballets of Adophe Adam, Peter Tchaikovsky and others. A ballet tradition that would be at the root of so many famous ballet companies, be they the Royal Ballet or the American Ballet Theatre. A tradition which relies on a curious mix of pageantry, athleticism, discipline and – above all – stunning choreography.
Les Ballets Russes were a Paris mainstay, and had quite the repertoire of classical and commissioned ballets. Composers like Glazunov, Tcherepin, Ravel, Debussy and Stravinsky would compose original music for the company, its great dancers (Nijinsky and Pavlova) and its brilliant choreographer, Mikhail Fokine.
Le Sacre as in Sacrilege
The original title in French, Le Sacre du Printemps, can apply more than one meaning to the word “Sacre”. Literally translated, it means Rite or Ritual, in religion, it does imply sacrament and in Québécois French, Sacre is synonymous with blasphemy.
In a “chicken and egg” view of the work, it is hard to know if the Rite and its images find their origin in the brains of the composer or his choreographer. According to what I have read, Stravinsky did have a pagan rite in mind when he wrote the music. Spring is a season of renewal after a long winter, and the idea of a maiden “dancing herself to death in ritual sacrifice” seems counter to the concept of Spring – season of love, season of fertility, anything but death, really.
Regardless of who’s idea it was, the music of the Sacre, and in particular the programmatic details that Stravinsky would embed in the score in his later revision – leave no margin for error. This is indeed, a druid, a pagan ritual, offered to the Good Earth.
Is it the Music or the Dance?
Related Link: Le Sacre Du Printemps and its Volcanic Reception
Stories abound about the reaction of the public that night, including the ensuing riots. So what was it that outraged the public to the point where we witness such a reaction. We should also note that Paris is no stranger to bad behaviour on an Opening Night – ask Claude Debussy and the reception that Pelleas had…
The montage is my best attempt at recreating that evening’s program. I’m not sure what the order of the works was specifically, but I have to think the Rite was the closing piece. The other ballets included:
Les Sylphides, the very classical ballet based on the piano music of Frederic Chopin. On that night, Monteux would have played a different version of the orchestration, as the work had evolved from an original setting by Glazunov, with other composers (including Stravinsky!) offering their own adaptations.. This hodge-podge of transcription sis the very reason why British composer and orchestrator Roy Douglas redid Les Sylphides from scratch, in the version that is now most widely used - and heard in the montage.
Le Spectre de la Rose, is a short choreography loosely based on the program envisaged by Carl Maria von Weber when he wrote Invitation to the Dance (the original Weber piano version is available in a montage from 2 years ago). The orchestration is by Hector Berlioz.
The Polovtsian Dances, are the dance sequence from Borodin’s opera Prince Igor. Again, in my Invitation to the Dance montage, I offered a version with chorus. Here, I went for an all-instrumental version, as I am unsure if Monteux would have had a chorus on stage (Mind you, in an earlier ballet from that season – Ravel’s Daphnis et Chloe – he had a chorus chanting and humming in the background)
All three of these ballets were choreographed by Fokine - however, early in 1912, Fokine left the troupe over artistic disagreements with Nijinsky, and it is the dancer who choreographed Le Sacre.
So far, the ballets stay well within the norm of the traditions. Stravinsky’s closing ballet comes in the heels of two other BR commissions – The Firebird and Pétrouchka (from which we played the final tableau last week). Although Petrouchka isn’t quite as romantic as its predecessor, it dies not stray far from Russian folk music and folk imagery.
So, going back to our initial question , one can easily imagine that the public reaction was in large part due to how different the last ballet was from the first three. Nothing ritual in any of these past works. The music, costumes and choreography probably conspired towards the reaction of the crowd.
I think you will love this music too.
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Commentaire françaisTout dépendant de votre point de vue, la date du 29 mai 1913 est soit un récital des Ballets Russes de Diaghilev d’une notoriété incontournable, ou une balise ferme qui marque la fin d’une époque en musique. Quel que soit votre point de vue, on souligne aujourd’hui le centenaire de la première prestation publique du Sacre du Printemps de Stravinski, sous la baguette de Pierre Monteux, au théâtre des Champs-Elysées.
Scandaleux, mais pourquoi donc?
On peut (je crois) affirmer que s’il y a eu scandale, c’est sans doute à cause du ballet et non pas nécessairement à cause de la musique.
Je reviendrai plus tard au programme de cette soirée, mais il est clair que le Sacre ne représente pas un ballet, ou un poème dansé, ou même une chorégraphie qui suit forcément ce que j’appellerais la «tradition Russe», ou plus spécifiquement la tradition de la compagnie de Diafghilev. Cette tradition, on la reconnaît encore aujourd’hui parmi les prestigieuses compagnies du Bolchoï ou du Kirov, la tradition des Pavlova, des Nureyev ou des Baryshnikov. Cette tradition est mieux représentée par Les Sylphides (qui est l’autre mise en scène majeure du programme de la soirée), ou Giselle, ou Le Lac des Cygnes.
Si oin revient aux Balllets Russes et à leur répertoire, en plus des «grandds classiques» mentionnés ci-haut, on doit ajouter des commandes: Jeux (Debussy) et Daphnis et Chloé (Ravel) en plus d’une paire de ballets de Stravinski (l’Oiseuu de Feu et Pétrouchka). Il est donc très normal que Diaghilev propose des nouveautés.
En 1909, Diaghilev invite le chorégraphe Mikhail Fokine è se joindre aux Ballets Russes. Fokine fut le chorégraphe qui monta les Sylphides (originalement Chopiniana) en 1907, et il créera Le Spectre de la Rose (1911), ainsi que les deux ballets de Stravinski commandés par Diaghilev (1910 et 1912) ainsi que Daphnis (1912). Il quittera la troupe en 1912, suite à une tension insoutenable entre lui et le danseur-vedette de la troupe, Vaslav Nijinsky. Ce dernier prendra les rênes de la direction artistique de la troupe, et y créera L'après-midi d'un faune (1912); Jeux (1913) avant de s’attaquer à la chorégraphie de la nouvelle commande de Diaghilev à Stravinski, Le Sacre du Printemps.
Il n’est pas clair (pour moi en tous cas) si le programme suggéré par la musique est du compositeur ou du chorégraphe, mais il est clair que l’approche musicale du compositeur appuie largement un rituel païen, qui culmine avec le sacrifice d’une danseuse qui s’éteint suite à une danse éreintante au possible.
Pour le Sacre, Nijinsky crée une chorégraphie qui dépasse les limites de la danse conventionnelle, voire vulgaire. Ainsi donc, pour la première fois, le public Parisien sont confrontés à une approche futuriste, une nouvelle tendance, la danse moderne.
Les pas saccades, les angles radicaux explorés par Nijinsky, jumelés à la partition moderne de Stravinski, résultent à l’accueil et à l’émoi du soir de première.
Le Programme
Le montage que je vous propose aujourd’hui est ma tentative de recréer le programme des Ballets Russes du 29 mai 1913. L’ordre des pièces est (je crois) conforme au récital. Les chorégraphies de Fokine pour Les Sylphides et Le Spectre de la Rose forment l’avant-entracte.
(Notez que la version des Sylphides du montage est celle du compositeur et orchestrateur Roy Douglas, qui date de 1936. Des dires de Douglas, une nouvelle orchestration plus homogène était nécessaire. Les Ballets Russes auraient utilisé des orchestrations signées Glazounov, Lyadov, Taneyev, Tcherepnin et Stravinski.) Le Spectre de la Rose s’inspire de l’orchestration qu’Hector Berlioz fait de l’invitation à la danse de Carl Maria von Weber.
Après l’entracte, le récital reprend avec une chorégraphie des Danses Polovtsiennes, séquence dansée de l’opéra de Borodine, Prince Igor. La version retenue aujourd’hui est déporvue de choristes – il n’est pas clair si l’exécution en aurait eu recours.
Et, pour terminer, Le Sacre. La version retenue est la version publiée par Stravinski en 1921. La version «originale» de 1913 n’existe que sous forme manuscrite, et sera publiée cette année de centenaire par la fondation Paul Sacher. La première édition publiée du Sacre était d’une réduction pour piano, et fut offerte pour piano mécanique avant une version pour oirchestre!
Il est intéressant de suivre la saga des différentes «éditions» de la partition orchestrale du Sacre. Généralement, Stravinski a personnellement vu à la ré-édition de toutes ses œuvres majeures à au moins une sinon deux reprises; une édition qui date des années Stravinski aux USA (post-1945) serait une question pécuniaire. Pour son 80e anniversaire de naiissance, la Maison Columbia appproche Stravinski afin d’assurer la direction musicale de l’enregistrement de l’intégrale de son œuvre, et il dirigera lui-même la plupart de ses grands ballets avec l’orchestre éponyme Columbia Symphony, et avec l’orchestre de Radio-Canada à Toronto.
Durant les sessions Columbia, les lutrins des musiciens étaient tous dotés de crayons, afin de noter les changements que le compositeur effectuait à ses partitions en temps réel durant les répétitions! Suite à ce projet, Stravinski publiera de nouvelles partitions. Il y a donc deux ré-éditions majeures du Sacre: 1947 et 1965. Fait à noter, la version dirigée pour Columbia par Stravinski en 1960 est de l’édition 1947, mais fait appel à une orchestration inédite de la «danse du sacrifice» – que Stravinski croyait supérieure à l’édition 1947, et qui est enchâssée dans la version 1965. Il y a une trôlée de versions corrigées entre 1920 et 1960, quelque chose de tout à fait normal puisque Stravinski était un fignoleur obsédé.
Bonne écoute!
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