Le lied, ce style d'art lyrique qui fut populaire durant la période romantique, est un genre musical qui trouva sa place durant la fin du XIXie et tout au long du XXie siècles.
Quoiquue surtout associé avec des textes allemands, un bon nombre de compositeurs ont adapté des textes russes, anglais et français. En français, par exaemple, Debussy composa plueiurs chansons, ainsi que Ravel, et même le compositeur québécois Jacques Hétu, adaptant la poésie de Verlaine, de Nelligan, et d'autres poètes contemporains.
On doit, toutefois, se poser la question: qui sont les véritables héritiers de la tradition du lied? Est-ce Ravel, Debussy , Mahler et d'autres, ou ne serait-ce pas Jacques Brel, Paul Piché ou Bob Dylan? Voici une question qui se pose entre amis...
Je vais toutefois esquiver cette question, et plutôt présenter trois exemples de cycles dits "contemporains", dans trois langues différentes, composés durant une période s'étalant sur une ciquantaine d'années.
Sir Edward ELGAR (1857-1934)
Sea Pictures, pour contralto etorchestre, Op . 37
Gladys Ripley et le London Symphony Orchestra sous George Weldon
- "Sea Slumber Song" de Roden Noel
- "In Haven (Capri)" de Caroline Alice Elgar (l'épouse du compositeur)
- "Sabbath Morning at Sea" d' Elizabeth Barrett Browning
- "Where Corals Lie" de Richard Garnett
- "The Swimmer" d' Adam Lindsay Gordon
Le plus vieux des trois cycles est celui d'Elgar, créé en 1899 par la contralto Clara Butt (portant un costume de sirène) et l'orchestre du festival de Norwich sous la direction du compositeur.
Les Sea Pictures sont contemporaines aux Variations Enigma d'Elgar, et ont donc une parenté musicale qui sera sans doute évidente lors de l'audition. La chanteuse que j'ai choisie, la contralto Gladys Ripley (1908-1955), a une voix, une diction et une clarté d'expression qui est parfaitement adaptée à cette oeuvre, et nous fait regretter son décès prématuré (l'anée qui suit cet enregistrement).
Maurice RAVEL (1875-1937)
Schéhérazade, poèmes pour soprano (ou ténor) avec orchestre, MR 41Marilyn Horne et l'Orchestre National de France sous Leonard Bernstein
(Texts by Tristan Klingsor)
- Asie
- La flûte enchantée
- L'indifférent
Le catalogue Ravel compte deux Schéhérazades: son ouverture de féérie et ce cycle de chansons. Autant l'ouverture évoque le magique et le fantastique, autant ce cycle présente un contexte exotique, les contrées lointaines, et le mystère. Cependant, la musique change de cap après le mystérieux premier volet, et utilise la flûte pour nous ramener aux nuits d'Arabie.
Richard STRAUSS (1864-1949)
Vier letzte Lieder (Quatre dernières chansons) pour soprano et orchestre (1948)
Lucia Popp et le Chicago Symphony Orchestra sous Georg Solti
- "Frühling" ("Printemps") (de Hermann Hesse)
- "September" (de Hermann Hesse)
- "Beim Schlafengehen" ("Sommeil") (de: Hermann Hesse)
- "Im Abendrot" ("Au crépuscule") (de Joseph von Eichendorff)
Notre dernier chox est de Richard Strauss, qui fut un compositeur de lieder prolifique. Dans cette oeuvre "testamentaire", composée par un Strauss nonagénaire, la thématique discute de mortalité, de la fin d'une longue vie. Strauss nous propose un voyage dans le temps, usant des méthodes qu'il abusa en début de carrière, offrant une approche romantique tardive, et traite ainsi du sujet avec délicatesse, sérénité et sincérité.
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